Bienvenue sur le site de ce colloque en série de conférences-midi

Maternités mystiques, spirituelles, ascétiques, monastiques : Explorations à l'intersection du religieux et du maternel

Ce colloque propose d’explorer un point particulier de l'intersection entre le religieux et le maternel. À travers les figures de femmes mystiques, saintes, enseignantes spirituelles, sages-femmes, activistes, guerrières, martyres, ou ayant d’autres formes d’engagement dans une vie religieuse hors du commun ou, au contraire, tout à fait ordinaire, nous vous invitons à découvrir ce que disent des traditions religieuses de cette intersection rarement examinée. Dans une perspective interdisciplinaire, avec des approches littéraires, historiques, anthropologiques, sociologiques ou théologiques, nous posons la question de la maternité en examinant des récits sacrés et hagiographiques ainsi que d’autres témoignages historiques et contemporains. Certaines conférences mettront justement l’accent sur les voies « alternatives » à la maternité proposées aux femmes, et sur ce qu'il advient des hommes et des enfants de leur entourage. D'autres contributions utiliseront des théories issues des études sur la maternité (motherhood studies) qui distinguent maternité-institution et maternité-expérience et mettent en avant les notions de pensée maternelle et de travail maternel, sans forcément avoir de lien à la sphère reproductive.

La série des conférences n’épuise pas cette problématique si riche, mais elle permet d’en aborder plusieurs aspects importants avec une dimension comparative en présentant des cas sélectionnés précisément pour leur focalisation sur le maternel plutôt que sur les femmes ou, de façon plus générale, les constructions du genre dans différentes cultures. Nous commencerons, dimanche soir 10 janvier 2021, en ouverture officielle du colloque, par la projection du film « Amoureuses », en présence de la réalisatrice Louise Sigouin. Nous découvrirons ensuite, lors des conférences-midi, les mercredis dès le 13 janvier 2021, des exemples particuliers tirés du christianisme, du judaïsme, de l’hindouisme, du bouddhisme et de nouveaux mouvements religieux, à différentes époque et sur la base de plusieurs types de sources. Les contributrices et le contributeur proviennent de sept institutions différentes du Québec, du Canada et des États-Unis. Deux conférences seront données en anglais (avec la possibilité de poser des questions en français à la fin) et toutes les autres en français. Découvrez le programme complet ici.

Au vu des circonstances actuelles, cet événement a été réorganisé sous forme virtuelle, avec le soutien du Fonds Gérard-Dion, ce qui permettra au plus grand nombre d'accéder aux conférences tout en gardant des discussions de qualité en salle virtuelle. N'hésitez pas à vous joindre à nous pour la soirée d'ouverture (le dimanche 10 janvier) pour l’une des conférences qui vous intéresse, ou même pour toute la série (du 13 janvier au 10 mars 2021). Les conférences ont lieu le mercredi à midi et l'inscription (gratuite) se fait ici.

Au plaisir de vous accueillir dans ce colloque en série de conférences, 

Florence Pasche Guignard,
professeure adjointe à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval

 

 

Mot de bienvenue de la Professeure Nadia-Elena Vacaru, Présidente du Comité directeur du Fonds Gérard-Dion

Image avec texte "Fonds Gérard-Dion"

C’est un grand honneur et un privilège pour moi de vous transmettre, au nom du Comité directeur du Fonds Gérard-Dion, les plus sincères félicitations aux chercheur·e·s qui ont consacré leurs activités à la réalisation de ce beau projet, le Colloque Maternités mystiques, spirituelles, ascétiques, monastiques : Explorations à l'intersection du religieux et du maternel.

En raison de la grande originalité de la thématique abordée, de la problématique pluridisciplinaire, de la qualité scientifique des conférencier.e.s, ainsi que de la dimension internationale de ce colloque, le Fonds Gérard-Dion a reçu favorablement la demande d’appui de ces activités.

D’abord institution privée, crée en 1969, Le Fonds Gérard-Dion est une initiative personnelle de l’abbé Gérard Dion, professeur au Département des relations industrielles à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval de 1944 à 1980. Les origines et l’histoire singulière de cet organisme offrent une occasion privilégiée de préciser sa cohérence dans la mission à travers le soutien offert à ce colloque, qui explore un point particulier de l'intersection entre le religieux et le maternel. Ce colloque reflète entièrement la vision d’ensemble du Fonds, celle d’appuyer des activités de recherche multidisciplinaire, en théologie, philosophie et sciences humaines et sociales appliquées à l’étude de la religion.

Encore une fois, toutes nos félicitations aux organisateurs du colloque, avec le souhait de continuer avec succès leurs travaux dans ce domaine. Au nom du Comité directeur du Fonds Gérard-Dion, je vous souhaite un excellent colloque!

 

Nadia-Elena Vacaru

Présidente du Comité directeur du Fonds Gérard-Dion

 

 

De quoi parlerons-nous?

Dans des contextes historiques et culturels variés, certaines femmes ont mené une vie différente, au-delà des rôles traditionnels d’épouse et de mère et parfois même au-delà d’une conception binaire du genre. Entre renforcement des normes et résistances à celles-ci, les femmes qui ont choisi un cadre religieux pour ce faire ont-elles renoncé ou échappé à la maternité ? Certaines religions proposent-elles par ailleurs des voies autres que celle de la maternité biologique pour la procréation et la filiation ? Quand peut-on parler de « maternité spirituelle » et celle-ci est-elle réservée aux femmes ? Certaines femmes ont répondu à un appel particulier, souvent mystique, en solitaire ou en rejoignant des groupes, mixtes ou non, dévotionnels, itinérants, missionnaires, monastiques, activistes ou même militaires. Pour des raisons socio-économiques, certaines femmes ont été forcées à ce type de vie impliquant de ne pas se marier, ni enfanter. Au contaire, d’autres femmes, qui s'y sentaient appelées n’ont pas toujours pu actualiser leur désir d’une vie consacrée, notamment en raison de l’opposition familiale, sociale, ou institutionnelle.

Ainsi, la question de la maternité, supposée ou réelle, biologique ou spirituelle, revient souvent dans l’étude des parcours de vie et de l’agentivité des femmes. Les traditions qui ne font pas de la vie communautaire et du renoncement –notamment sexuel et procréatif– une voie spirituelle privilégiée ou qui n’ont pas de tradition monastique établie méritent aussi un examen par le prisme du maternel. En effet, dans plusieurs traditions et mouvements religieux, certaines femmes en position de leadership spirituel ou communautaire sont appelées « mères ». Par contraste, la question des femmes qui se mettent au service de leur communauté par un travail de soin à autrui (care work), généralement assigné au féminin et au maternel, mérite aussi qu’on s’y attarde. Certaines traditions utilisent la puissance des émotions, pensées et gestes posés comme maternels comme une voie de dévotion à part entière, tandis que d'autres considèrent la maternité comme un obstacle potentiel sur le chemin spirituel ou religieux des femmes. Par ailleurs, de nombreux récits se concentrent sur la destinée d’enfants, et particulièrement de fils, extraordinaires, mais on pourrait aussi les relire en mettant l’accent sur la perspective des mères qui, volontairement ou non, ont donné leur enfant à une institution religieuse ou directement à une divinité. Ce colloque en série de conférences-midi propose des lectures et relectures historiques, anthropologiques et théologiques centrées sur les intersections du religieux et du maternel, avec à chaque conférence une réponse de la part de l'un·e des autres conférencier·ères. 

Remerciements

L'organisatrice remercie la Faculté de théologie et de sciences religieuses pour son soutien et pour le cadre offert à la réalisation de ce projet. Sa reconnaissance particulière va au Fonds Gérard-Dion pour le soutien financier qui a permis l'organisation et la restructuration complète de l'événement en mode virtuel en raison des restrictions liées à la crise sanitaire actuelle. Elle exprime aussi sa gratitude aux participant·e·s invité·e·s pour leur flexibilité ainsi qu'aux auxiliaires engagé·e·s sur ce projet pour leur travail particulièrement efficace. 

 

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