Marie de l’Incarnation et son fils. D’une maternité naturelle contrariée à une maternité spirituelle accomplie

Mercredi 10 février 2021, 12h00

Marie de l’Incarnation (1599-1672) était une mystique tourangelle qui a laissé un héritage spirituel indiscutable et indiscuté, mais aussi une femme d’action et l’une des pionnières de la Nouvelle-France, missionnaire et fondatrice des ursulines de Québec (1639). Cette femme hors du commun, mariée par obéissance dans sa jeunesse, fut mère d’un fils qu’elle a ‘abandonné’ une première fois en 1631 (il avait alors 11 ans) pour entrer au couvent et une seconde fois en 1639 lorsqu’elle s’embarqua pour le Nouveau-Monde. Si la mère et le fils ont cruellement souffert d’une rupture de maternité dans l’ordre naturel, ils ont toutefois développé un lien spirituel fort et la mère a exercé sur le fils une maternité féconde. Dans cette communication, après avoir raconté les ‘abandons’, puis présenté ce qui les sous-tend et les justifie, nous allons montrer en quoi ils furent, pour l’un comme pour l’autre, un moyen de mortification et de sanctification, mais aussi un vecteur d’un profond rapprochement spirituel. Nous nous attarderons également sur la justification de cet abandon par le fils devenu adulte et moine bénédictin, mais aussi sur le chantage affectif qu’il exerça sur sa mère pour qu’elle lui écrive une relation spirituelle de sa vie et grâce auquel nous la connaissons si bien.

Conférence donnée en français. 

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Prof. Philippe Roy-Lysencourt, Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval

Philippe Roy-Lysencourt, docteur en Histoire et docteur en Sciences des religions, est professeur de théologie et d’histoire des religions à l’Université Laval. Responsable scientifique du Centre d’Études Marie-de-l’Incarnation (CÉMI), il est titulaire de la Chaire de leadership en enseignement Marie-de-l’Incarnation sur l’interculturalité et la rencontre interreligieuse. Il a enseigné et/ou fait de nombreux séjours de recherche dans des laboratoires universitaires au Canada, en France, en Belgique et en Italie. Ses recherches portent essentiellement sur l’histoire du christianisme moderne et contemporain, tout particulièrement sur le concile Vatican II, sur le traditionalisme catholique, sur les relations de l’Église catholique avec le judaïsme, sur les relations diplomatiques du Saint-Siège et sur l’histoire religieuse de la Nouvelle-France. En 2015, il a fondé l’Institut d’Étude du Christianisme à Strasbourg et il en assure la direction.

marie                    Mère Sainte-Ursule, L'Extase de Marie de l'Incarnation, vers 1890, Huile sur toile, 100 x 77 cm, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec Achat (1973.571); Photographe : MNBAQ, Jean-Guy Kérouac, utilisé avec permission